800 000 planteurs, 6 millions de personnes dépendantes de cette production… La Côte d’Ivoire est en tête de la culture mondiale de cacao. Mais l’exploitation de « l’or brun » est de plus en plus compromise par l’utilisation excessive de produits agrochimiques, sans précautions sanitaires ou environnementales. Le salut du cacao en Afrique de l’Ouest et du centre passe-t-il par un modèle agricole plus durable ?
La Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao en Afrique de l’Ouest et dans le monde
La Côte d'Ivoire est depuis plus de 20 ans le premier pays producteur mondial de cacao devant le Ghana. La production atteint près de 2Mt, soit plus de 40% de la production mondiale. Le secteur représente ainsi 15% du PIB et plus de 50% des recettes d’exportation selon la Banque mondiale. Avec une superficie cultivée de 2Mha, la production cacaoyère en Côte d'Ivoire occupe environ 800 000 planteurs et fait vivre 6 millions de personnes, soit le quart de la population ivoirienne.
La Côte d’Ivoire travaille à améliorer la productivité, la qualité et la durabilité de sa filière cacao via le programme 2QC (quantité, qualité, croissance). La reconquête de la qualité du cacao ivoirien a été permise par un travail sur les bonnes pratiques agricoles ainsi qu’un renforcement des contrôles qualité. Le pays souhaite également pousser la transformation locale des fèves de cacao afin d’augmenter la création de valeur ajoutée, à l’image de l’ouverture en 2015 de l’usine CÉMOI de production de chocolat en Côte d’Ivoire.
La pourriture brune, maladie endémique des champs de cacao en Afrique de l’Ouest et du centre
Malgré ce dynamisme, les nuisibles et les maladies provoquent des pertes de rendement considérables dans la production cacaoyère, non seulement en Côte-d’Ivoire, mais aussi à travers le monde. Bien qu’il existe des moyens non chimiques de les contrôler, il est pratiquement impossible de se passer de l’utilisation de produits agrochimiques. Le risque de pourriture brune (Phytophthora sp.) sur cacao dans la plupart des zones humides d’Afrique centrale et occidentale peut expliquer les traitements appliqués peu de temps avant la récolte et les résidus élevés dans les fèves. Du point de vue de l’exploitant, les pertes de récolte potentielles de plus de 80 % font paraître ces décisions rationnelles. Mais il est courant que des producteurs de cacao se procurent des produits périmés ou contrefaits sans avoir conscience des dangers que pose leur utilisation.
Pourquoi les cacaoculteurs africains doivent-ils impérativement se conformer aux normes SPS internationales ?
Les pays consommateurs de cacao ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis des risques de santé liés à l’emploi de produits agrochimiques dans la production de cacao. Certains pays importateurs ont adopté des mesures législatives et réglementaires pour établir des normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) à appliquer au cacao. Les problèmes de sécurité sanitaire des aliments à base de cacao sont notamment liés aux résidus de pesticides, aux mycotoxines et aux métaux lourds (plomb, cadmium).
Si elles ne sont pas correctement respectées, les réglementations sur les résidus de pesticides publiées par l’Union européenne (UE), les États-Unis et le Japon pourraient perturber le commerce de cacao et priver les petits cacaoculteurs et le gouvernement des recettes vitales pour la mise en œuvre des programmes de réduction de la pauvreté.
Il est donc crucial d’initier et de former les producteurs de cacao à une meilleure observation des normes SPS internationales. Cette approche inclut la sensibilisation aux bonnes pratiques agricoles (BPA) et aux bonnes pratiques d’entreposage (BPE).
Quelques pistes pour cultiver du cacao en limitant le recours aux produits phytosanitaires
En matière de fertilisation, la fumure minérale n’est efficace et rentable que pour les plantations bien conduites, c’est-à-dire propres, taillées et traitées. D’où l’importance d’une hygiène rigoureuse à chaque étape de la production. L’essentiel est de veiller à la protection des cultures avant et après la récolte. Cela passe par l’alternance de méthodes de lutte agronomique et chimique ainsi que l’application de quelques principes de bon sens :
- Dans le cas des maladies à Phytophthora, la lutte agronomique consiste à enlever les cabosses atteintes, les éloigner de la plantation et à réduire l’ombrage qui favorise l’humidité.
- Au moment de la récolte, il est conseillé de cueillir les cabosses à juste maturité (aux trois quarts jaunes ou orangées rouges), de laisser de côté les cabosses immatures (vertes ou rouge violé) et d’éliminer les cabosses pourries
- Après la récolte, l’écabossage doit impérativement être effectué au plus tard 5 jours après la récolte. Pour une bonne fermentation, nous recommandons de mettre les fèves dans des caisses en bois ou sous des feuilles de bananier pendant six jours.
- Au moment du séchage et du stockage, l’ennemi est l’humidité. Déposez donc les fèves en couches minces (3 à 4 centimètres d’épaisseur) sur des claies fixes ou mobiles, sur aire cimentée ou sur des bâches en plastique noir afin d’éviter la formation des moisissures.
La sensibilisation et la formation des petits planteurs à ces Bonnes Pratiques est un enjeu majeur de toute la filière en vue d’une production saine et durable. De tels défis imposent de continuer à rechercher des solutions innovantes, durables et respectueuses de l’environnement. Nos experts se penchent sur ce sujet et vous accompagnent dans vos problématiques de cultures cacaoyères. N’hésitez pas à les contacter !
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