Au-delà des critères classiques (% de matière sèche, protéines, fibres, amidon, matières minérales), une meilleure caractérisation des fourrages doit permettre d’obtenir une estimation précise de leur potentiel de valorisation par les ruminants. En plus des calculs d’énergie nette et de protéines digestibles dans l’intestin, d’autres critères sont à considérer :
- la connaissance de l’ingestibilité d’un fourrage est primordiale car elle impacte directement les apports nutritionnels. Une différence d’1 kg de MS d’ingestion d’un fourrage de 0,9 UFL/kg MS correspond à un apport supplémentaire de 0,9 UFL/animal/jour, ce qui équivaut à la quantité d’énergie nécessaire pour produire 2 kg de lait.
- la dégradabilité de l’amidon dans le rumen (soluble, lent, by-pass) : la teneur en amidon est souvent prise en considération pour évaluer le risque acidogène. Pourtant, les observations terrain montrent bien qu’il existe des différences notables de risque d’acidose pour des fourrages de même teneur en amidon. Cela s’explique par la dégradation de l’amidon dans le rumen, le risque acidogène étant principalement lié à la teneur en amidon soluble du fourrage.
- la matière sèche rapidement dégradée dans le rumen permet de quantifier le risque acidogène du fourrage. La prise en compte de ce nutriment dans le rationnement aide à trouver le juste équilibre entre l’apport d’énergie fermentés-cible nécessaire pour favoriser la production et la prévention du risque acidogène.
- la digestibilité des fibres : les ruminants ont la particularité de pouvoir digérer les fibres des fourrages. Elles contribuent à l’apport d’énergie nette. Cependant, cette digestion n’est pas intégrale et dépend largement de la composition de la fibre.
- les fractions de matière grasses digestibles dans le rumen et bypass : les matières grasses représentent une source d’énergie très concentrée et utile pour augmenter l’apport énergétique total des rations des animaux à fort potentiel de production. Il faut cependant rester vigilant car certaines fractions sont rapidement digérées dans le rumen. Ceci peut perturber l’écosystème du rumen, et par conséquent, l’efficacité des fermentations.
L’évaluation de ces différents nutriments définit avec précision la qualité d’un fourrage. Par ailleurs, cette qualité est aussi très largement tributaire des conditions de récolte et de conservation. Il existe néanmoins des leviers d’amélioration et des recommandations possibles pour garantir une qualité optimale (les stades de récolte, le hachage, la confection du silo….). Le Groupe Techna dispose également de calibrations NIR qui permettent d’analyser avec précision une large gamme de fourrages. N’hésitez pas à prendre contact avec nos experts !