En élevage cunicole, environ la moitié des problèmes sanitaires rencontrés sont d’ordre digestif. L’éleveur doit donc disposer de tous les outils et données techniques établies pour pouvoir maintenir voire améliorer l’état sanitaire de son élevage. La nutrition revêt un rôle crucial dans ce domaine, notamment l’apport de fibres qui composent l’aliment. Par quels modes d’action les fibres contribuent-elles à réduire les troubles digestifs du lapin ?
Les fibres, un constituant majeur de l’aliment
Avec une teneur moyenne de 35%, les fibres alimentaires sont le composant majoritaire d’un aliment lapin d’engraissement. Elles sont constituées de lignine, de cellulose, d'hémicellulose et de pectines. Leur représentativité au sein des parois végétales varie selon les matières premières considérées, de même que leurs caractéristiques nutritionnelles pour le lapin, notamment en termes de digestibilité.
Le rôle des fibres chez le jeune lapin
Plusieurs études ont démontré le rôle des fibres alimentaires sur la santé des lapins, notamment au niveau du caecum (réservoir le plus important du tube digestif situé à la jonction entre l’intestin grêle et le côlon). Elles exercent non seulement une action sur le transit alimentaire mais aussi, de par leur nature et leur teneur, sur le statut sanitaire des animaux.
Ainsi leur rôle est primordial au moment du sevrage : le lapin passe d’un repas unique lacté à plusieurs repas quotidiens solides. Il faut alors fournir un niveau de fibres suffisant pour favoriser le développement des bactéries fibrolytiques du caeacum, qui sont capables de dégrader les fibres, et ainsi, développer chez le jeune lapin une population bactérienne équilibrée qui favorise la stabilité du statut sanitaire.