Les parasites sont un problème majeur et récurrent en aquaculture, avec de lourdes répercussions économiques : certaines études (Shinn et al. 2015) estiment la perte annuelle pour l'industrie autour d'un milliard de dollars dans le monde. Ce bref article propose une réflexion sur les parasites en aquaculture et sur ce qu'il faudrait faire pour mettre en place des moyens de contrôle efficaces afin de contenir cette problématique onéreuse.
Parasites : connaître son ennemi
Un parasite est défini comme un organisme qui vit sur ou à l'intérieur d'un hôte pour utiliser ses ressources énergétiques à son profit pendant une partie ou la totalité de son cycle de vie. Cette définition inclut un grand nombre d'espèces. Certains auteurs (Hechinger et al. 2015) estiment que les organismes parasites représentent entre un tiers et la moitié des organismes de notre planète. Les autres espèces non parasitaires sont appelées "Free living".
Les rôles écologiques des parasites ne sont pas encore totalement compris. Cependant, ils semblent avoir un rôle régulateur sur la population hôte "de manière dépendante de la densité" (Sure B. et al., 2017) et occuper une part importante du réseau trophique, puisqu'ils peuvent représenter dans certains écosystèmes estuariens une biomasse équivalente à celle des prédateurs (Kuris et al. 2008). Si les parasites sont des acteurs importants de la biocénose aquatique, leur présence dans les fermes aquacoles et leur gestion sont devenues un défi majeur pour l'aquaculture moderne.
La production aquacole dans le monde se fait souvent dans des systèmes ouverts ou semi-ouverts (cages, raceway, bassins, etc.) où le niveau de confinement et de biosécurité applicable ne pourra jamais atteindre ce qui peut être fait dans les élevages d'animaux terrestres. Dans ces conditions, l'échange de parasites entre les populations sauvages et d'élevage est inévitable au fil du temps et l'éradication semble être une chimère.
D'autant plus que les unités de production à haute densité et concentrées agissent comme des amplificateurs, rendant la prolifération et les pertes économiques associées difficiles à contrôler. Au contraire, comme le dit le proverbe, avant d'engager une bataille, il vaut mieux "connaître son ennemi" : La connaissance de son cycle de vie permet de mettre en évidence les faiblesses sur lesquelles il est efficace d'agir pour contrôler à long terme son expansion.
Environnement et hôte : se connaître soi-même
Si les traitements directs peuvent être un élément clé de la gestion des parasites, leur utilisation doit être rationnelle car ils induisent une série d'effets secondaires interdépendants et durables sur l'environnement (pollution, résistance, etc.), sur l'hôte (résidus) et sur la perception du consommateur. Dans ces conditions, les traitements doivent être limités et complétés par d'autres actions synergiques (prophylaxie, désinfection, etc.) pour en amplifier l'effet. Pour être efficace, comme le dit la deuxième partie du proverbe, l'éleveur doit "se connaître" et surtout connaître son outil de production pour mettre en évidence ses points faibles.
En ce qui concerne l'hôte, les origines des pertes économiques sont diverses : Les mortalités viennent en premier lieu à l'esprit, elles sont souvent le résultat d'infections secondaires profitant des dégâts causés par les parasites. Mais les pertes de croissance et la réduction de l'efficacité alimentaire jouent également un rôle important dans l'impact économique (Sommerville et al. 2009). Si agir sur la population parasitaire et l'environnement est essentiel, il est également important de travailler sur les défenses naturelles de l'hôte et sa capacité à surmonter le stress causé par les parasites. Dans une approche "centrée sur le parasite", il est facile d'oublier l'hôte. Pour apporter sa contribution, Techna a développé une gamme de produits appelée EpiShield, conçue pour soutenir le poisson et ses défenses naturelles pendant la période d'infection.
Une fois exposés, les poissons ont la capacité de générer une ligne de défense efficace contre le parasite : la première infection est souvent la plus dangereuse.
Visant à maintenir le poisson dans sa zone de résilience, les produits EpiShield soutiennent l'hôte dans le triptyque "Hôte, pathogène et environnement", afin de potentialiser les autres actions menées pour maintenir la population parasitaire sous contrôle. La solution dédiée de cette gamme se concentre sur trois actions :
- Favoriser l'intégrité de l'organe ciblé par le parasite
- Participer à la réduction de l'infection secondaire
- Soutenir le processus de cicatrisation des plaies
L’exemple de Sparicotyle
Le Sparicotyle (Sparicotyle chrysophrii) est un parasite monogénique qui infecte les branchies de la daurade royale (Sparus aurata). Il est présent sur le site tout au long de l'année, même s'il existe des schémas saisonniers, avec une prévalence plus forte pendant la saison froide et une plus grande sensibilité des jeunes poissons (Antonelli et al. 2010). Pour atténuer l'impact des sparicotyles sur l'exploitation, plusieurs recommandations ont été formulées (Fioravanti M. L., et al., 2020l), telles que :
- L'évaluation et le suivi de l'infection grâce à un système de notation.
- La ségrégation et le nettoyage de l'équipement, en particulier lorsqu'il est partagé entre différentes tailles de poissons.
- Le nettoyage et le changement des filets, afin de retirer les œufs qui y sont enchevêtrés.
- Placer les nouveaux poissons dans des cages éloignées, afin de réduire la contamination croisée avec le reste du site.
- L'enlèvement des poissons morts.
Ces recommandations permettent, d'une part, de comprendre l'évolution de la population parasitaire, préalable à une bonne gestion et, d'autre part, de rompre son cycle en retirant les œufs enchevêtrés qui participent au recrutement sur le site.
De plus, la solution spécifique de Techna contre le sparicotyle, EpiShield - Gill, est développée pour participer à l'intégrité des branchies et à leurs défenses naturelles. Les branchies sont un organe central, car elles sont la source d'oxygène de l'organisme : sans oxygène, le métabolisme ne peut pas fonctionner. En utilisant les bénéfices d'extraits de plantes, tels que l'huile essentielle d'ail et des micronutriments spécifiques, EpiShield - Gill apporte des effets complémentaires pour soutenir la réponse immunitaire et le processus de cicatrisation des plaies. Cette solution peut être utilisée en prévision du risque, par exemple sur les poissons nouvellement introduits au printemps, ou pour fournir un effet protecteur ou soutenir les animaux plus grands pendant la saison hivernale.
Les parasites font partie de l'écosystème aquatique dans lequel se trouvent la plupart des fermes aquacoles. Leur éradication n'est pas possible dans les systèmes ouverts ou semi-ouverts, la solution réside dans la compréhension de leur cycle de vie et de leur environnement de propagation afin de déployer une série d'actions complémentaires pour endiguer leur prolifération. La gamme de produits EpiShield de Techna est conçue pour participer à cette gestion durable, en renforçant l'hôte afin de lui permettre d'exprimer pleinement ses défenses naturelles.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à questionner les experts de Techna !
Bibliographie :
- Antonelli, Laetitia & Quilichini, Yann & Marchand, Bernard., 2010. Sparicotyle chrysophrii (Van Beneden and Hesse 1863) (Monogenea: Polyopisthocotylea) parasite of cultured Gilthead sea bream Sparus aurata (Linnaeus 1758)
- Fioravanti M.L., Mladineo I., Palenzuela O., Beraldo P., Massimo M., Gustinelli A., Sithà-Bobadilla A., 2020. Fish farmer’s guide to combating parasitic infections in European seabass and gilthead seabream aquaculture.
- Hechinger, R.F., 2015. Parasites help find universal ecological rules.
- Kuris, A.M., Hechinger, R.F., Shaw, J.C., Whitney, K.L., Aguirre-Macedo, L., Boch, C.A., Dobson, A.P., Dunham, E.J., Fredensborg, B.L., Huspeni, T.C., Lorda, J., Mababa, L., Mancini, F.T., Mora, A.B., Pickering, M., Talhouk, N.L., Torchin, M.E., & Lafferty, K.D., 2008. Ecosystem energetic implications of parasite and free-living biomass in three estuaries.
- Sommerville, C., 2009. Controlling parasitic diseases in aquaculture: new developments. In G. Burnell & G. Allan, eds. New technologies in aquaculture: improving production efficiency, quality and environmental management,
- Shinn, Andrew & Pratoomyot, Jarunan & Bron, James & Paladini, Giuseppe & Brooker, Esther & Brooker, Adam., 2015. Economic impacts of aquatic parasites on global finfish production.
- Sures B, Nachev M, Pahl M, Grabner D, Selbach C., 2017. Parasites as drivers of key processes in aquatic ecosystems: Facts and future directions.
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