Quels sont les risques sur la productivité de la truie d’une consommation insuffisante ?
Une production laitière insuffisante va accroître le risque de pertes sous la mère (dépérissement, écrasements) et affecter la croissance de la portée : les porcelets sevrés seront moins nombreux, plus légers et moins vigoureux. Or un bon démarrage des animaux en maternité est gage de performances après sevrage.
Une sous consommation d’aliment des truies va également impacter le retour à la reproduction après le sevrage. Une truie qui ne consomme pas assez va compenser en puisant dans ses réserves. Une mobilisation des réserves lipidiques et protéiques excessive en lactation aura des conséquences sur le cycle suivant, telles que l’allongement de l’intervalle sevrage-oestrus, la baisse du taux de mise bas, une taille de portée réduite. De telles baisses de performances de reproduction se traduisent concrètement par une augmentation du taux de réforme, particulièrement des réformes précoces.
Que faut-il faire pour optimiser la consommation d’aliment pendant cette période délicate ?
Dès la mise bas, l’objectif est d’atteindre rapidement un niveau d’ingestion maximal, grâce à un bon démarrage en consommation et donc en lactation, ce qui permettra de maximiser la production laitière. La taille des portées étant de plus en plus importante, la production de lait par la truie devient un élément déterminant dans la performance de l'élevage.
- La conception d’aliments de qualité doit permettre l’apport de nutriments nécessaires à la couverture des besoins des truies primipares et des multipares. Il est également possible d’y intégrer des ingrédients visant à favoriser leur consommation : des facteurs d’appétence, des solutions améliorant la valorisation de l’aliment ingéré, des solutions limitant le stress oxydatif suscité par la mobilisation de ses réserves et/ou des températures élevées ; le tout devant profiter à la truie et à ses porcelets.
- L’état corporel en gestation devra être géré de manière à atteindre un état d’objectif à la mise bas pour garantir un état des réserves suffisantes et ne pas compromettre l’appétit en lactation.
- L’accès à l’eau est un élément crucial pour la production laitière. Une truie qui ne boit pas suffisamment ne mangera pas non plus comme il faut. La quantité, mais aussi la qualité de l’eau, sont à considérer.
- La présentation de l’aliment : préféré un aliment en granulés ou en miettes plutôt que sous forme de farine ; un aliment plutôt humidifié que sec.
- La gestion des repas : multiplier la fréquence des repas (3 au lieu de 2), les distribuer aux heures les plus fraîches (tôt le matin ou en fin de journée) dans le cas de températures élevées. Une simple augmentation de 5% de la consommation d’aliment peut permettre de sevrer un porcelet de plus.
Ces leviers d’action sur l’amélioration ne sont pas exhaustifs. La prise en compte de facteurs comme le rang de portée, la génétique, le climat, le système d’alimentation, est déterminante dans la réussite de l’élevage. Il existe des logiciels, des recommandations nutritionnelles, des techniques à mettre en œuvre pour satisfaire au mieux tous ces besoins. Nos spécialistes pourront vous aider à déterminer des voies d’amélioration possibles pour maximiser l’ingéré en lactation. N’hésitez pas à les contacter !